Rapa Nui ou Île de Pâques
Île de Pâques ou Rapa Nui est un cas emblématique d’un écosystème insulaire caractérisé par de grandes contradictions et défis.
Ce territoire présente un grand intérêt biologique et écologique en raison de son extrême isolement, de sa petite taille et de sa situation géographique. Le WWF définit ce territoire comme une écorégion exclusive, avec une histoire écologique et biogéographique unique.
Dans le passé, Rapa Nui a subi une perte massive de biodiversité, y compris de nombreuses espèces végétales.
Aujourd’hui, Rapa Nui est confronté aux effets du changement climatique et à d’autres facteurs qui menacent gravement la survie de la dernière flore indigène et endémique de cette île.
Les plantes indigènes qui ont survécu jusqu’à présent sont sous forte pression et de nombreuses espèces ont de graves problèmes de conservation.
La biodiversité de l’ile
Du point de vue botanique, l’île offre aujourd’hui une biodiversité relativement limitée et près de 90 % du territoire correspond à une végétation herbacée constituée en partie importante d’espèces exotiques envahissantes.
La flore indigène originelle comprenait beaucoup d’autres espèces indigènes et endémiques, qui ont disparu.
La flore indigène actuelle de Rapa Nui compte environ 48 espèces, dont 11 sont endémiques.
Mais ce patrimoine floristique n’est pas seulement pertinent du point de vue naturel et scientifique, mais aussi historique et culturel, car il est en outre lié à l’histoire du peuple Rapa Nui, sa culture et son art.
Les menaces des flores indigènes
Les facteurs de menace sont variés, mais parmi les principaux on peut citer la menace des plantes envahissantes, les incendies de forêt fréquents et répétés, le pâturage incontrôlé des herbivores, et la progression de l’agriculture. À cela s’ajoute une sécheresse prolongée d’une dizaine d’années, reflet du changement climatique qui a commencé à affecter l’île.
Tous ces éléments, qui se manifestent sur un territoire d’à peine 166 km2, montrent la situation d’extrême vulnérabilité dans laquelle se trouve actuellement Rapa Nui, où au moins 13 espèces sont classées comme «En danger d’extinction» ou «En danger critique d’extinction» et 14 sont considérées comme «vulnérables».
Il y a des espèces uniques sur ce territoire qui pourraient à court terme disparaître de la surface de la terre. Des événements tels qu’un incendie de forêt, l’irruption de bétail dans les zones humides, ou une sécheresse plus étendue ou aiguë pourraient entraîner la perte irrémédiable de ces espèces.
Les « Manavai »
Les manavai sont l’une des structures les plus courantes dans les lieux d’habitation ancestraux.
Ce sont des espaces clos avec des murs circulaires en pierre, de tailles variées, faisant environ 3 mètres de diamètre.
Les manavai ont été une innovation dans les temps anciens pour s’adapter à l’évolution des conditions environnementales qui, à un moment donné dans l’histoire de Rapa Nui, ont permis de maintenir la productivité des plantes essentielles à l’alimentation, l’art, la construction et les cérémonies.
On observe encore des manavai, avec des plantes indigènes, dans certains endroits de l’île, qui sont un témoignage très tangible de l’innovation insulaire et de la lutte pour la survie. Aujourd’hui, les manavai symbolisent la résilience locale face au changement.
Rapa Nui et le changement climatique
Depuis plusieurs années, l’île de Pâques est identifiée comme un territoire très exposé aux effets du changement climatique.
Bien que l’alarme ait commencé par la crainte de la vulnérabilité de son patrimoine archéologique monumental face à l’élévation du niveau de la mer, Aujourd’hui, la plus grande préoccupation concerne les ressources naturelles qui soutiennent la vie sur cette île de petite superficie et d’isolement extrême.
Dans ce contexte en raison de ses caractéristiques uniques d’isolement extrême, de sa petite taille, de ses pertes historiques et de la dégradation de ses ressources naturelles et des conditions actuelles, l’île de Pâques se retrouve dans une situation très préoccupante.
Parmi celles-ci, on peut souligner le degré élevé d’érosion et de non-protection des sols, avec une couverture végétale dégradée, ce qui, entre autres facteurs, a entraîné une forte diminution de la biodiversité. En outre, une grande partie de l’île est déboisée et exposée aux vents constants.
D’un autre côté, l’eau douce est sensible aux infiltrations d’eau salée depuis la mer et l’écosystème marin s’est appauvri notoirement au cours des dernières décennies.
Vidéo de Présentation du Projet de la fondation Klorane et de la CONAF 2022
Le projet «Conservation de la flore indigène de Rapa Nui, Île de Pâques», présenté par la CONAF et Pierre Fabre Chile a remporté le concours international 2021 de la Klorane Botanical Foundation. Le projet sera mis en œuvre au cours de l’année 2022.
Le projet de conservation
Le projet «Conservation de la flore indigène de Rapa Nui, île de Pâques» propose de créer un espace de conservation botanique protégé contre les menaces de la végétation qui existent dans les secteurs sauvages de l’île.
- Cet espace sera aménagé avec la création d’un espace vert de plus de 4 mille m2, avec des zones ouvertes et aussi avec un ensemble de constructions ancestrales appelées «manavai».
- Les manavai et les zones ouvertes seront plantés avec des enfants et des jeunes en utilisant les principales espèces indigènes et endémiques de l’île de Pâques disponibles pour la propagation, la plupart d’entre eux avec de graves problèmes de conservation.
- La zone en question est une zone bien contrôlée et sous surveillance constante, protégée des incendies de forêt, du bétail et des espèces envahissantes, qui sont des problèmes et des contraintes habituels dans les espaces sauvages du territoire.
- Cette zone est associée à la pépinière Mataveri Otai, à l’enceinte administrative de la CONAF et fera à l’avenir partie d’un pôle d’éducation à la conservation dans le cadre d’une initiative gérée conjointement par la CONAF et le Bureau de la mer.
Les manavai : l’inspiration du projet
La communauté et le projet
L'impact sur la communauté
Une composante clé de ce projet est l’éducation et l’intégration avec la communauté.
Dans le cadre du plan d’éducation à l’environnement, les valeurs de respect du patrimoine naturel seront renforcées et les jeunes seront particulièrement encouragés à prendre conscience de l’environnement en général et des problèmes qui le touchent.
En ce sens, les manavai sont un élément clé où convergent l’historique, le culturel, le naturel, ainsi que l’ancien et l’actuel.
Le manavai comme solution d’adaptation ancestrale propre à l’île, en plus des plantes produites dans la pépinière Mataveri Otai permettra d’établir un modèle simple et pratique qui peut être reproduit dans les foyers de l’île, dans les hôtels, les résidences et les institutions en général, et de produire ainsi un impact évolutif dans le temps.
Le partenariat pour le projet
Ces organisations se sont unies pour mener à bien ce projet pilote, que nous espérons développer et étendre dans les années à venir.
PROCHAINEMENT
Ici vous
trouverez les détails du développement du projet au fur et à mesure de son
exécution, ainsi que les ressources éducatives de l’espace de conservation.